Le mot de la fin
Le 24 août, la Chine et moi, c’est toute une histoire :
- 24 août 2008 : j’atterris en Chine pour la première fois.
- 24 août 2009 : je quitte la Chine continentale pour quelques jours à Hong Kong. Je ne savais pas évidemment que j’allais rencontrer y Henny et que ma vie allait changer et passer la tête en bas (heureusement la force gravitationnelle me maintient sur Terre !)
- 24 août 2010 : dernière nuit en Chine continentale pour Henny et moi. Rendu les clés de l’appartement. Dernier tour à la Poste pour envoyer par colis l’excédent de bagages. Cette fois, c’est tous les deux que nous quitterons la Chine le lendemain pour Hong Kong, fêter notre anniversaire de rencontre avant de s’envoler pour notre nouvelle vie à Melbourne.
- 24 août 2011 : puisque j’ai laissé couler tant d’eau sous les ponts, c’est la date symbolique que j’ai choisie pour clore mon blog chéri « Kika et Tigrou en Chine ». J’ai adoré l’écrire et aujourd’hui en le relisant je ris et me remémore pas mal d’anecdotes. Que de chemin parcouru, de kilomètres, de découvertes, de challenges relevés pour s’intégrer, apprendre la langue, gérer les différences culturelles, régler des problèmes, etc.
J’ai tellement parlé de la Chine avant mon départ, et finalement j’ai toujours du mal à réaliser que j’y ai vraiment vécu, pendant deux ans !
J’y ai été très très heureuse, et aussi parfois très très frustrée ou agacée donc on peut vraiment dire que c’est un pays d’expériences extrêmes. Egalement d’extrêmes inégalités richesse/pauvreté, d’extrême climat (super chaud/super froid), d’extrême pollution (sonore, atmosphérique), d’extrême population (1 milliard 300 millions de Chinois, et moi et moi et moi) !
C’est simple, lorsque nous avons décollé de Pékin, je n’en revenais pas de voir quel air j’avais pu respirer pendant deux ans : cette épaisse couche sombre sur la photo est de la pure pollution !
En tout cas, la vie en Chine, ça déconnecte pas mal ! Puisqu’il semble n’y avoir aucune norme, que ce soit
sanitaire (hygiène extrêmement douteuse des restaurants et des boucheries/poissonneries, maintien inexistant des toilettes, hygiène corporelle, crachats, mouchages…),
au niveau de la sécurité (circulation anarchique, prises électriques dans tous les sens, etc),
ou même des prix (à la tête du client et à négocier constamment), depuis mon arrivée en Australie l’année dernière je trouve tout trop cher (quoi, 2,50$ la petite bouteille d’eau ??! Mais tu plaisantes, j’achèterai jamais un jean 150$, je les avais à 8$ en Chine !!).
Je ne savais plus si l’on pouvait essayer de négocier les prix.
Et bien sûr, à côté de Pékin, Melbourne semble tellement calme que j’ai eu beaucoup de mal à me faire à cette tranquillité (mais c’est mort ici !) aujourd’hui appréciable.
Tout me semblait aussi trop propre (on pourrait manger par terre ici, c’est louche !).
Et aussi trop facile : ici, pas besoin d’aller faire tamponner 40 000 tickets de caisse pour acheter un vêtement en passant par 3 personnes différentes, je peux m’exprimer presque trop facilement en anglais (ce n’est plus un méga-défi d’aller poser une question à la banque).
Bref, mon arrivée manquait de piquant et de ces challenges à relever qui faisaient mon quotidien en Asie. Mais finalement, c’est un tout autre chapitre qui s’écrit : trouver ses marques, penser sa vie à deux, se sédentariser, avoir des projets différents ! Ca a pris du temps, ça prend du temps, mais c’est bon aussi ! J’apprécie aujourd’hui énormément mon nouveau cadre, mon air pur, la vie au bord de la mer (moi qui n’avais quasiment vu que du béton en Chine, pas foulé d’herbe), les perroquets, pingouins, fleurs et odeurs…
Ca me fera drôle, le jour où je retournerai en Chine (pour voyager !). C’est un pays épuisant (hyperstimulation de tous les sens, plein les yeux, plein les oreilles, et pollution fatigante), mais si attachant et incroyable !!! La Chine, allez-y !
Et c’est avec un petit pincement au cœur que ce blog se termine aujourd’hui…