Au Pays du Matin Calme (1ère partie)
Je vais entreprendre le récit de mon aventure coréenne, inoubliable, mais cela va me demander un certain temps et un temps certain, alors j'en distillerai les éléments et pas mal d'infos culturelles petit à petit ! J'ai en effet appris énormément de choses au cours de ces 5 jours. L'album photo "Corée du Sud" sera complété lui aussi au fur et à mesure.
Je ponctuerai chaque message d'une (ou deux) petite(s) devinette(s). Je continuerai à poster récit et photos seulement après avoir reçu au moins 5 réponses. Cela parce que je souhaite une petite participation de votre part par égard et politesse pour le temps que je passe à vous faire partager mes expériences. Croyez-moi, vous ne serez pas déçus alors...
...Bonne lecture !
Je commence avec un petit rappel de mes motivations pour ce voyage :
1) comprendre l'Histoire de la séparation des deux Corées et me rendre sur la zone de fracture pour essayer de ressentir la tension particulière de cette déchirure ;
2) établir un parallèle entre les cultures chinoise et coréenne
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D'abord, une petite explication du drapeau sud-coréen. Il m'a intéressé car on peut vraiment lui décerner la palme du drapeau le plus philosophique et le plus zen de la planète !
Le drapeau sud-coréen porte le nom de taegeukgi : 태극기
Il est composé du yin
et du yang, qui représentent une philosophie (dualité des choses : chaud et froid ,
homme et femme, bien et mal...) à laquelle sont particulièrement
attachés les Coréens.
Chaque trigramme représente un élément :
geon | ciel brillant, le sud | |
gon | terre, l'obscurité, le nord | |
ri | feu, l'aurore, l'est | |
gam | eau, , le crépuscule, l'ouest |
(adaptation de: http://mtkd34.free.fr/pages/Pages%20Passes/2005-2006/la_coree.html et http://www.lexilogos.com/coree_carte.htm)
Bon, je ne vais pas m'étendre là-dessus, mais mon premier jour en Corée a plutôt très mal commencé. En gros, n'ayant pas eu d'ordinateur pendant les 2 semaines précédant mon départ, je n'avais pas réservé d'hébergement, mais j'étais partie avec la photocopie d'un bon nombre d'adresses tirées de guides touristiques (périmés ) et donc, je ne m'inquiétais pas. Ne voulant pas mettre une somme énorme dans un hôtel, j'ai misé sur les premiers prix, dans le quartier de la gare, qui se sont révélés être...des hôtels de passe glauques et insalubres. J'ai fui. Et j'ai passé huit heures à trouver une chambre !! Une vraie galère, après-midi foutu, j'étais en larmes, complètement perdue, affamée, déshydratée, paniquée, etc. J'ai pourtant rencontré des personnes charmantes qui ont passé des coups de téléphone pour moi, m'ont payé le taxi, proposé de m'héberger même, mais ce n'étaient jamais des conditions qui me convenaient.
Une fois arrivée dans une maison d'hôte (mais qui s'apparentait beaucoup plus à une auberge de jeunesse) très bon marché mais parfaitement situé dans le quartier historique avec tout le confort d'un vrai petit nid et des chambres propres, je suis partie à Insadong, quartier des arts et des antiquaires, bourrés de petit restaus traditionnels très accueillants, en quête de quoi me mettre sous la dent. Il était 20heures et j'ai fini par me rabattre sur un fast-food deux heures plus tard, faute d'avoir pu trouver le moindre plat végétarien ! J'avais pourtant un petit papier rédigé par la réceptionniste de l'auberge et expliquant que je ne mangeais pas de viande, mais, ce qui est très très curieux pour un pays où le bouddhisme est répandu, les Coréens n'imaginent pas un repas sans viande !
Misère, j'étais complètement découragée et paumée ! En plus, j'avais pensé que le coréen et le chinois devaient sûrement se ressembler quelque peu, mais cette langue ne ressemble à rien que j'aie entendu auparavant donc, pour la première fois de ma vie, j'étais absolument muette et analphabète ! (à mon arrivée en Chine, j'avais un petit guide de conversation et j'étais capable de reconnaître quelques caractères, mais là je m'étais rendue compte que je ne savais même pas repérer l'enseigne qui indiquait un hôtel...)
Comble de malchance, toujours faute d'avoir réservé à l'avance mais aussi parce que cette zone était exceptionnellement fermée au public ce mardi, j'ai appris que je ne pourrai pas joindre un tour pour aller voir la frontière entre les deux Corées. J'étais vraiment dégoûtée car cela me tenait à coeur et était la première raison de ma venue. Enfin, je me suis inscrite pour une excursion d'une demi-journée dans la DMZ (Zone Militaire Démilitarisée) le dernier jour, ce qui serait toujours mieux que rien (et m'a finalement beaucoup plu mais la frustration est tout de même toujours présente aujourd'hui). Récit en temps voulu !
Journée pas de bol, donc.
Mon petit rayon de soleil du jour fut de voir le procédé original de fabrication d'un gâteau royal, le kkul tarea. J'en ai acheté une boîte d'ailleurs. Il s'agit d'un fourrage (de noix ou quelque chose du genre dans mon cas) enrobé de 16 000 fils très fins de miel et de malt, qui sont une prière de longévité, santé, bonne chance et réalisation de rêve. Ces bonbons sont confectionnés en direct sous nos yeux, et le procédé raconté, traduit...ou chanté, dans une bonne ambiance par ces adorables jeunes Coréens dont j'ai tiré un portrait que j'aime beaucoup (surtout avec de la farine sur la joue !) ! La technique m'a rappelé celle de la fabrication artisanale des nouilles chinoises :le ruban de pâte est, d'un geste vif, tordu et dédoublé à chaque fois, ce qui rend les fils de plus en plus fin et toujours réguliers : d'abord la pâte est étirée en un anneau, puis 2, 4, 8, 16, 32, 64, 128, 256, etc.
Photos disponibles ici.
J'ai rejoint mon lit exténuée ce soir-là, et c'est encore épuisée moralement et pleine d'appréhension que j'ai poussé la porte de l'hôtel à 9h le lendemain matin, en me demandant à quoi allait bien pouvoir ressembler cette nouvelle journée...
Le jour 2 et tous ceux qui ont suivi ont été un vrai bonheur !
Devinettes :
1) Puisque j'ai parlé miam-miam, saurez-vous expliquer par quel phénomène magique ce bol de soupe aux champignons résiste-t-il à l'appel de la gravité ?? (facile, ya un truc en fait ! ;-) )
2) Kezako ? (des pierres, on est d'accord, mais pour faire quoi ?)